~ BRISBANE - Chapitre II ~
Je devais rester environ un mois à Brisbane chez Dilsah... et finalement je suis restée 3 mois! Comme quoi ça ne sert à rien de trop planifier à l'avance, on se sait jamais comment les choses vont se dérouler...
Après mon bénévolat au Lone Pine Koala Sanctuary, j’ai cherché du travail sur Brisbane mais ça n’a pas été très fructifiant... Alors j'ai aidé Dilsah à démarrer un nouveau business, ce qui a pris plus de temps que prévu.
Mais avant d’en parler plus, un petit zoom sur le marché du travail et les backpackers en Australie.
Le visa PVT (WHV) et le marché du travail en Australie
Avec le type de visa que j’ai, le PVT 417 (Visa vacances-travail) ou WHV (Working Holiday Visa), il est possible de travailler 6 mois maximum pour le même employeur, et ce dans toute l'Australie. Ce visa n'est malheureusement pas très avantageux pour ceux-ci, et a plutôt mauvaise réputation.. Il est associé aux backpackers, qui généralement n'ont pas beaucoup d’expérience professionnelle, qui ne font que de passer, et qui souvent ne maîtrisent pas bien l’anglais...
Les backpackeurs se tournent alors beaucoup vers le domaine agricole, et plus précisément vers le fruit picking et le packing (ramassage et tri de fruits et légumes dans les fermes). Ca ne demande pas de compétences particulières, ils ne demandent même pas le CV, et on ne compte pas le nombre d’offres dans tout le pays!
A la base, le visa PVT a d'ailleurs été lancé pour apporter de la main d’œuvre en campagne. Après avoir complété 88 jours de travail dans le domaine agricole (les domaines de la construction et des mines sont aussi valables), il est même possible de prolonger son visa pour une 2ème année. Du coup c'est pour ça qu'on voit autant de backpackers bosser dans les fermes!
Ce concept est une belle stratégie du gouvernement pour relancer l'économie du pays en cas de crise, car d'une part ça augmente la main d'oeuvre dans les campagnes, et d'autre part vu que les backpackers sont aussi là pour faire du tourisme, ils dépensent dans le pays une grande partie de l’argent qu’ils gagnent!
Mais aujourd'hui le PVT souffre malheureusement de sa popularité... C'est pourquoi il est de plus en plus difficile de trouver du travail en étant backpacker parce qu'on est trop nombreux! D'ailleurs en 2017, les backpackers étaient presque 121 000 en Australie! Et les français arrivent en 4ème position après le Royaume-Unis, Taiwan et la Corée du Sud (voir photos). Pas étonnant que je croise autant de français en Australie!
Le salaire minimum actuel en Australie est environ de 18 dollars de l’heure, soit presque 12€ de l’heure. Ce qui est bien plus élevé qu’en France, mais le coût de la vie en Australie est aussi plus élevé! Dans les fermes on peut être payé un peu plus et si on se débrouille bien en accumulant les heures on peut plutôt bien se remplir les poches!
Avant de tenter les fermes, j'espérais quand même trouver du boulot en ville à Brisbane. J’ai donc envoyé une quantité innombrables de CV en ligne, j’ai postulé à toutes les annonces où je pensais avoir mes chances. En vente, restauration, bar, service, etc. Mais envoyer des candidatures en ligne prend beaucoup de temps vu que presque à chaque fois ils demandent de s’enregistrer sur leur site, de rentrer toutes ses informations personelles et de répondre à tout un tas de questions du genre "Pourquoi voulez-vous travailler pour nous?", "Pourquoi êtes vous le bon candidat?" etc, etc. en plus du CV et de la lettre de motivation... Donc beaucoup de perte de temps pour rien!
Mais je me suis aussi déplacée, je suis allée dans les commerces et magasins en centre ville et autour de chez Dilsah. J’ai même postulé à ZARA, où j’avais bossé pendant un an dans deux pays différents. Ils recherchaient pour la période de Noël alors j'ai tenté ma chance. La manageuse avait l’air très intéressée par mon CV jusqu’à ce qu’elle voit mon type de visa, et qu'elle me dise « on vous rappellera ». Mais jamais eu de nouvelles, évidemment! J’ai aussi eu un entretien téléphonique pour bosser dans une usine à fruits pas très loin de la maison, on m’a donné un rendez-vous et on m’a dit qu’on m’enverrait toutes les infos par mails. Mais je n’ai jamais reçu le mail et je n’ai jamais réussi à les rejoindre.
Je me suis aussi rendue à un entretien groupé pour promouvoir je ne sais plus quoi dans la rue. L'annonce (publiée sur Facebook) avait l'air alléchante et assez détendue, ils recherchaient des backpackers dynamiques, proposaient une très bonne rémunération et ne précisaient pas le nivau d'anglais.. Mais j'ai regretté d'y avoir mis les pieds dès l'instant où j'ai passé la porte! C'était un entretien groupé, et les gens étaient venus super bien habillés alors que moi j'étais en t-shirt et sandales... et le gars qui faisait le recrutement, un jeune très imbu de sa personne et à très fort accent écossais, à commencé à tout débiter à une de ces vitesses, je comprenais un mot sur quatre!
Mais le pire a été quand il a fallu se vendre un par un devant tout le monde en racontant sa vie et en expliquant pourquoi on était le bon candidat... En français déjà que l'exercice n'est pas très facile, alors en anglais! Je n'étais pas du tout préparée à ça et j'étais carrément stressée! Je me suis donc pris la honte devant tout le monde en essayant de sortir quelque chose de censé, et attendu avec impatiente la fin du supplice pour prendre mes jambes à mon coup!
Après ces tentatives un peu foireuses, j'étais un peu dépitée... Pourtant j'ai respecté le format australien pour mon CV, et j'ai tout de même un peu d'expérience professionnelle... Diplômes en gestion et tourisme, jobs dans le même secteur et vente, restauration, accueil... Bref j'étais partie plutôt confiante! Mais j'aurais peut être dû faire comme beaucoup ici et exagérer mes expériences, voir carrément mentir sur mes CV... Mais je suis peut être une trop honnête personne :P Et puis vu le nombre de backpackeurs qu'il y a à Brisbane, ça ne facilite pas non plus les choses...
Enfin, je me dis qu'avec peut être un plus de temps et de motivation j'aurais sûrement finit par trouver quelque chose. Mais Dilsah m'a parlé d'un projet de business, et j'ai abandonné mes recherches. Peut être un peu trop tôt d'ailleurs..
L’aventure Chez Didi
Dilsah voulait reprendre le matériel de business d’un français pour faire de la vente de crêpes sur les marchés. J’ai trouvé que c’était une idée géniale et qu'en plus ce serait de l'argent facile. J’ai donc décidée de l’aider à créer son business, ce qui m'avait l'air assez simple. Mais après qu'on se soit lancées et démarré toutes les démarches administratives, je me suis demandée dans quoi je m’étais mise! Déjà le français nous avait vendu du matériel abîmé, les plaques pour faire les crêpes étaient inutilisables, les frigos en très mauvais état, une table cassée.. Dilsah a dû tout racheter. Il a fallu aussi acheter une licence, prendre une assurance et s’inscrire sur les marchés. Chose impossible à faire tant qu’on n'avait pas la licence, de photos du produits et du stand, ainsi qu'un site internet ou une page Facebook.
Pour la licence il fallait remplir quelques papiers et faire un plan du stand que j’ai fait avant d’envoyer la demande. Puis une inspectrice est passée à la maison pour vérifier la conformité du stand, le respect des règles d’hygiène et la qualité du matériel. J’ai aussi passé un cours d’hygiène et de sécurité alimentaire en ligne qui m’a pris environ une heure.
Après avoir enfin reçu la licence et les plaques arrivées directe d'Allemagne (enfin LA plaque, parce qu'il y a eu un soucis dans la livraison et on a dû commencer avec une seule!) on a fait des tests de pâtes à crêpes. On a décidé d'en faire deux types : une classique et une sans gluten. Heureusement que j’ai fait beaucoup de crêpes dans ma vie, je me sentais assez à l'aise, et j’ai même donné des cours à Dilsah et ses fils :P! On s’est donc entraînées à les faire, testé plusieurs recettes, créé un menu et pris des photos des crêpes que j'ai un peu retouchées sur Photoshop, et le résultat était plutôt pas mal! On a essayé de faire du marketing à fond, on a créé une page Facebook et Instagram. Pour le nom, j'ai proposé "Chez Didi" que Dilsah a tout de suite approuvé! On a aussi fait faire un logo (par mon chéri designer resté en France qui nous l'a gentiment fait gratos! :P) qu’on a utilisé sur les réseaux sociaux, pour créer une banderole pour le stand, des cartes de visites/fidelité et des tabliers.
Puis après avoir enfin eu des réponses positives de marchés, on est allées dans plusieurs magasins en gros pour faire des comparaisons de prix et acheter toute la matière première pour faire les crêpes. Farine, œufs, lait, jambon, nutella, etc. Mais aussi les assiettes, serviettes, couverts, containers d'eau, bassines, poubelle... Puis une fois avoir reçu les livraisons, on a eu quelques petits soucis de dernière minute... comme s'apercevoir que le jambon de 3 kg qu’on avait commandé n’était pas prédécoupé, ou que la banderole qu’on avait commandé était faite pour être mise en bas et non en haut du stand car trop large…
Bref au final ça nous a pris énormément de temps de mettre tout en place et on ne s'attendait pas à ce que ça nous demande autant de boulot!
Sur les marchés
Après tous ces efforts, on a enfin eu notre premier marché! C’était le Mini Milton Market, un petit marché de 9h à 14h en centre ville.
Mais première journée assez difficile... Déjà en arrivant on s’est aperçues qu’on avait oublié le fond de caisse, alors j’ai couru trouver un endroit où faire de la monnaie, et en attendant, pendant que Dilsah déchargeait la voiture, on s’est fait piquer notre emplacement par un gars pas très aimable... Du coup on s’est retrouvées juste devant le générateur électrique qui faisait un boucan pas possible. Comme c’était notre premier jour, on n'était pas encore bien organisées, assez stressées et on a pas mal galérées.. Décharger la voiture, monter le stand, préparer les pâtes, le lecteur de carte qui ne voulait pas marcher, le premier client qui est venu avec un gros billet alors qu'on n'avait pas de fond de caisse... et tout ça sous une chaleur insupportable! On a aussi trop prévu en quantités, et on a eu pas mal de gâchis. Au final il n’y a pas eu grand monde en plus. Puis à la fin en remballant tout, on n'arrivait plus à tout faire re-rentrer dans la voiture! On étaient fatiguées, et après avoir payé l’emplacement et m’avoir payée, Dilsah était en négatif... Donc journée bien décevante!
Deuxième marché, cette fois c’était au Bundary Street Market, un marché de 16h à 22h le week-end dans le quartier de West End, en centre-ville. (Quartier très sympa en passant!) On y était le samedi. C’est un marché avec tout plein de stands de nourriture internationale. Mais on avait pas une super place, au fond et devant les poubelles... Et manque de chance, on s’est pris un vrai déluge ce soir là! On a cru que la tente allait s’envoler! Et il n’ y a évidemment eu personne à cause du temps.. Encore une mauvaise journée pour nous!
Troisième marché, cette fois à Beenleigh, une petite commune de Brisbane assez éloignée du centre. On s’est levée à 4h du mat pour y être vers 6h30. L’ambiance était très décontractée mais ça a été un peu calme... On a fait des crêpes de dégustation pour faire connaître aux gens, on a eu quelques clients intéressés.. Mais on n'a quand même pas fait beaucoup de chiffre...
Puis on est revenues plusieurs fois dans ces marchés, surtout au Bundary Street Market. L’ambiance y est très sympa et on aimait bien y aller. On a fait une pâte vegan sans gluten pour élargir la clientèle (beaucoup de vegans en Australie!) et continué avec nos dégustations. On a eu plus de mal à vendre les crêpes salées, les australiens avaient l'air de connaître plus, ou en tout cas préférer les sucrées. Avec le temps on s'est nettement améliorées au niveau de l'organisation et on est devenues des championnes en montage et démontage du stand!
Pour résumer cette expérience, je dirais qu'on ne s'attendait pas à ce que ce soit autant de travail, que ce soit si difficile de se faire connaître (surtout par les australiens qui ne connaissent pas beaucoup les crêpes), que ça demande un si gros investissement au départ (compter déjà 700$ juste pour la licence!) et que ça prenne beaucoup de temps pour faire du bénéfice. Même les gens des autres stands nous ont avoué que c’était difficile. On ne s'attendait vraiment pas à ça, ça a mis beaucoup de temp pour se mettre en place et au final m'a fait rester bien plus longtemps que prévu à Brisbane.
Je n'ai donc pas gagné grand-chose dans l'histoire, c'est à peine si Dilsah pouvait me payer mes heures de marché. Mais je voulais vraiment aider Dilsah à lancer son business, et au final j'ai beaucoup pris ce projet à coeur et m'y suis investie à fond. Monter ce business et avoir été aux côtés de Dilsah tout le long a été une belle expérience, et m'a donné l'impression que c'était ma propre entreprise.
Vu que je quitte Brisbane, Dilsah va continuer les marchés avec ses fils. Avec le temps je suis sûre que ça va marcher. C'est un commerce rentable et tous les gens qui ont goûtés nos crêpes ont adorés. En tout cas je souhaite à Dilsah de réussir, elle le mérite tellement!
Pet sitting
En plus des marchés j’ai fait quelques petits boulots à côtés comme du baby-sitting, du pet sitting ou encore m’occuper d’un poulailler pendant que les gens étaient partis en vacances. Le pet sitting est très à la mode en Australie, il y a même plusieurs sites internet qui y sont consacrés. Il s’agit de s’occuper d’animaux, principalement de chiens, pendant que leurs propriétaires sont en vacances. Donc soit on va chez les gens pour s’occuper des animaux, leur donner à manger et les promener, ou on peut aussi les garder chez nous. J’ai donc promené et gardé des chiens chez Dilsah, c’était sympa d’avoir leur compagnie, et la petite de Dilsah était aussi ravie! Et puis ça me donnait une bonne occasion de faire des balades.
Malheureusement la dernière chienne avait beau être adorable, elle n'aimait pas rester toute seule. Quand je partais elle pleurait et faisait le bazar. Une fois on a fait une sortie tous ensemble, elle est restée seule à la maison et a réussi à s'échapper. Elle se baladait dans la rue quand on est revenus! Elle avait aussi cassé l'un de mes sacs et mangé des biscuits au chocolat. C'est très nocif pour les chiens et je suis restée à la surveiller jusqu'à 2h du matin pour être sûre qu'elle ne fasse pas une intoxication. Puis pour le 1er de l'an on l'a laissée la soirée seule dans la maison, et elle en a profité pour casser les moustiquaires des fenêtres pour essayer de s'échapper et fait des griffures sur la porte... J'étais furax! Je me sentais mal vis à vis de Dilsah parce que je n'étais pas chez moi et j'ai dû vite trouver une solution avant que je parte deux jours après! Heureusement j'ai trouvé très vite quelqu'un pour revenir remplacer les moustiquaires et les maîtres m'ont remboursées.. Ouf!
Brisbane est une jolie ville, et j’ai beaucoup aimé y passer du temps, même si malheureusement Dilsah habite à Kenmore, un quartier résidentiel à minimum 45 mn de bus du centre ville. Donc je ne sortais pas très souvent, mais je suis quand même allée plusieurs fois faire les boutiques ou juste me promener. J’aimais bien aller au lagoon, un ensemble d’espace verts et de piscines aménagés en centre-ville avec même une petite plage artificielle. J’ai aussi assisté plusieurs fois à des cours d’anglais gratuits organisés par une association. C’était une bonne occasion de pratiquer mon anglais et de rencontrer des gens.
Pour se déplacer le soir quand je sortais avec Dilsah on garait souvent la voiture près de la gare ou d'un arrêt de bus (je faisais souvent Sam haha!) puis on prenait le train où des bus de nuits. On trouvait toujours une solution en étant motivées!
La vie à la maison
3 mois chez Dilsah avec ses enfants, ce n’est tout de même pas rien! C’est devenu comme ma deuxième famille et Dilsah est devenue une vraie amie. Bon j’admets qu’avec les 3 ados ce n’était vraiment pas tous les jours faciles… Il y avait parfois des tensions qui me pesaient, surtout avec le plus jeune de 14 ans, qui étaient souvent insupportable! Mais généralement ça s’est plutôt bien passé. Dilsah est au top, elle est très courageuse d’élever ses 4 enfants seule et en plus de ça faire des études, et maintenant les marchés !
J’ai essayé d’aider Dilsah comme je le pouvais à la maison avec les tâches ménagères et les repas, j’allais des fois chercher la petite à l’école, et je me suis même improvisée coiffeuse, en passant la tondeuse aux garçons! Avec l’été qui est arrivé la piscine était très agréable et on y allait souvent avec les enfants.
On est aussi allés faire un tour en bateau, on a fait tout le fleuve qui traverse Brisbane c’était super sympa. Et la dernière semaine avant mon départ, on est tous allés dans un centre de jeux où on a fait du laser game (arrivée 1ére la dernière partie, ça a fait du bien de clouer un peu le bec à ces gosses haha :P) et du trampoline! Je suis retournée en enfance quelques heures ça faisait du bien!
A part les chiens que j'ai gardés on a eu ausi quelques visiteurs sympathiques comme un opossum qui a élu domicile pendant plusieurs semaines sous le toit à côté de ma chambre. Et un soir en sortant dans le jardin j'ai trouvé un gros vers vraiment immonde (moi et ma phobie des vers, j'ai fait un de ces bonds!) doté de deux yeux bizarres et qui ressemblait fortement à un membre masculin haha :P (Voir photo) Je crois que c'est une chenille mais ce n'est qu'une hypothèse! Il y en a des drôles de bestioles en Australie!
Week-end à Bribie Island
Début décembre on est tous allés à Bribie Island, une île à environ une heure de Brisbane. Dilsah avait pris un Airbnb, une jolie maison en bord de mère dans un quartier tranquille où les kangourous se promenaient dans la rue et les jardins! Ça a été un week-end super sympa, on a été à la plage et le dimanche sur le retour on était contents d’avoir trouvés une activité qui mettait tout le monde d’accord: le laser game!
Mais ce n’est évidemment pas toujours rose pendant un voyage.. J'avais eu des moments difficiles pendant les 6 derniers mois mais cette fois j'ai eu à un moment un gros coup de cafard pendant mon séjour chez Dilsah. Le moral n'était plus au rendez-vous, je me posais tout plein de questions sur la suite de mon voyage, mes proches me manquaient, et ma santé n’était pas au top. Bref, plus de motivation!
Mais cette mauvaise période passée, j’ai heureusement retrouvé toute mon énergie physique et mentale. J’ai commencé à ressortir avec Dilsah. On est allée à l’apéro des français, un événement organisé dans un bar, qui réunissait une centaine de français! C’était très drôle et on a rencontré pas mal de monde. D’ailleurs en discutant avec un français, j’ai appris que son employeur était un ancien camarade de classe à moi. Drôle de coïncidence! On a donc refait une soirée avec un groupe de personnes et je l’ai revu pour la première fois depuis 14 ans! (2ème photo)
On était ensemble au collège à Reignier, une ville pourtant pas très grande. C'était très drôle de le revoir si longtemps après et à l’autre bout du monde, par un simple hasard. Ça fait 5 ans qu’il est à Brisbane, il a monté sa propre entreprise et va bientôt devenir papa. La vie est vraiment drôle parfois et le monde si petit !
On a donc rencontré pas mal de gens et on aimait bien sortir en ville. Souvent le samedi on rentrait du marché vers 23h30, on déchargeait la voiture, on se préparait et on ressortait direct! C’était fatigant mais ça nous faisait du bien de relâcher la pression après ces journées de marché! On a commencé à prendre nos habitudes et il y a même un bar où on revenait régulièrement.
Concert Alt-J
Il y a beaucoup d’artistes connus qui passent à Brisbane, et après London Grammar je suis allée voir Alt-J en concert. Je suis fan de ce groupe depuis des années et quand j’ai appris qu’ils passaient à Brisbane j’étais tellement excitée! Bon la place m’a coûtée cher mais je n’ai aucun regret. Ca a été l’un des meilleurs concerts de ma vie. J’étais presque tout devant et ça a été spectaculaire.
Dilsah fête Noël le 7 janvier au lieu du 25, donc nous n'avons pas fêté Noël mais pour le 1er de l'an on est allés chez des amis à elle et on passé une soirée très sympa. C'est la première fois que je fêtais Noël loin de ma famille, ça m'a fait bizarre. Mais ce sont malheureusement les sacrifices à faire en voyage...
J'ai passé mon dernier soir à l'auberge de jeunesse où j'étais quand je suis arrivée à Brisbane et là encore un coup du hasard, je tombe sur une copine avec qui j'étais à la fac! Mais que le monde est petit c'est hallucinant! Du coup ça m'a beaucoup fait plaisir de la revoir, on a bu quelques coups, et le lendemain j'avais mon vol à 6h pour... la Tasmanie!
Et ainsi s’achève ces 3 mois à Brisbane! Au final je n’ai pas pu gagner beaucoup d'argent, juste assez pour ne pas trop en dépenser. J’ai revendu mon vélo (le fameux vélo qui m'aura pas beaucoup servi au final!) et fait mon sac, bien que difficilement! C’est fou tout ce qu’on peut accumuler en peu de temps.. En plus cette fois je suis partis avec un matelas gonflable et une pompe, et mon sac pesait plus de 20 kg! J'ai donc dû me débarasser de beaucoup de choses à contre coeur.. Arrivée à l'aéroport quand j'ai voulu enregistrer mon sac il faisait 23 kg.. alors j'ai pris le matelas et la pompe avec moi en bagage à main et c'est passé.. ouf!
Mais ça a été une formidable expérience. Je n'avais jamais vécu avec une famille nombreuse monoparentale et je peux dire que c'est très fatigant! Et ça m'a franchement encore moins donné envie d'avoir des enfants haha! Mais ce que je peux dire c'est que Dilsah est formidable, elle a été tellement gentille de m'héberger tout ce temps et de me considérer comme un membre de la famille. Elle est très courageuse, elle a le coeur sur la main et une vrai amitié s'est créée entre nous. J'ai beaucoup appris d'elle et monter le business de crêpes ensemble a été une expérience très enrichissante malgré le travail que ça nous a demandé! Je vais rester en contact avec Dilsah, je lui souhaite que des bonnes choses pour la suite. J'ai hâte de savoir comment le business de crêpes va évoluer et ce que vont devenir les enfants dans quelques années! Même si les ados étaient assez distants avec moi, je me suis quand même beaucoup attachée à cette famille et la petite va me manquer!
Ma prochaine destination: la Tasmanie! Je rejoins des gens que j’ai rencontré à Brisbane et je vais essayer de bosser en ferme, c’est la saison des cerises en ce moment. J’aurais voulu éviter ce type de travail fastidieux mais je n’ai plus beaucoup le choix maintenant si je veux trouver un travail rapidement et qui paye pas trop mal. Je compte rester quelques semaines en Tasmanie, peut être un mois environ, histoire de mettre assez de côté pour visiter un peu l’île et repartir en voyage sur Melbourne et toute la côte Sud.
Ces 3 mois et demi sont passés très vite mais en même temps j'ai eu l'impression d'être un peu en "stand-by" dans mon voyage. Alors je suis toute excitée à l'idée de repartir, j'ai la bougeotte je ne tiens plus en place!
A bientôt en Tasmanie!